Les impacts environnementaux et sociétaux des données : un défi pour l'avenir

Résumé

Le numérique nous offre l'opportunité d'approfondir notre compréhension du monde. Cependant, avec une soixantaine de zettaoctets de données créées en 2020, le numérique doit lui aussi impérativement s’interroger sur ses usages et participer aux efforts de réduction des impacts environnementaux auxquels il participe. Que ce soit avec le streaming vidéo, le cloud gaming, l'internet des objets (IoT), les réseaux sociaux, l'IA ou les bitcoins, la croissance des usages fait croître les volumes de données. Si on ne peut bien évidemment pas regarder et résumer les impacts du numérique à l’aide de ce seul indicateur, il reste largement pertinent de s’interroger sur cette croissance exponentielle et sur les besoins matériels nécessaires à la satisfaire. Dans le monde académique et la recherche, la production et la consommation des données s'envolent également (calculs complexes, modélisation, imagerie spatiale, études environnementales et engouement pour le deep learning). Cette accumulation de données se répercute sur les besoins logiciels, matériels et énergétiques qui peinent, malgré les gains d’efficacité, à compenser l'accroissement des usages. Le paradoxe de Jevons (effet rebond) reste totalement d’actualité. Ces usages participent et amplifient les dérèglements environnementaux (changement climatique, baisse de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles, pollutions) tout en soulevant des questions d'ordre éthique et moral sur qui bénéficie et qui subit. Les actions permettant de limiter nos impacts existent mais les réponses sont complexes. Elles imposent une réflexion approfondie sur nos usages et la prise en compte des aspects sociaux, sociétaux, humains et éco responsables pour être pertinentes. Nous aborderons ainsi l’axe de la sobriété et la notion d'open data, un des piliers de la science ouverte qui favorise la mutualisation et le partage des données. En effet, la notion de données FAIR qui propose les principes fondamentaux permettant de rendre les données faciles à trouver, accessibles, interopérables et réutilisables, même si il peut conduire à un impact numérique accru, reste fondamental afin de respecter le coût environnemental de l’acquisition bien supérieur au stockage de la donnée, évitant ainsi des acquisitions à de multiples reprises.

Mots-clefs

EcoInfo, Open Science, Open Data, sobriété numérique, environnement, changement climatique, FAIR

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