Avant tout, questionner le besoin

L’ouverture des données s’accélère. Elle répond ainsi aux obligations légales comme aux volontés politiques nationales et territoriales à des fins de transparence notamment.

Pourquoi s'intéresser à la sobriété des données et des usages

Une piste pour réduire significativement l'impact du numérique s'oriente dans ce référentiel à travers la notion de sobriété : faire moins, faire autrement, voire ne pas faire.

L'énergie requise à maintenir une infrastructure matérielle et réseau déjà déployée n'est que peu impactée par les usages de ces équipements (à moins d'éteindre ou rationaliser ces infrastructures).

Cependant, les terminaux et services hébergés dans des centres de données sont quant à eux corrélés aux usages numériques. De fait, la sobriété vise dans ce contexte à une forme de soutenabilité, à limiter le remplacement et l'empilement de technologies, ou encore l'effet rebond (Voir Les impacts environnementaux et sociétaux des données : un défi pour l'avenir).

Quelques éléments de réflexions à garder en tête tout au long du projet d'ouverture de données

Questionner le besoin pour évaluer la pertinence à publier certaines données.

En amont de l'ouverture des données, plusieurs questions doivent être posées afin d'évaluer collectivement la pertinence à produire et publier certaines données ou encore à développer de nouvelles fonctionnalités.

" Est-ce que cette donnée (ou ce service) est utile ? A qui ? A quelle fréquence ? Pourquoi ? " Ces réflexions permettent de mieux cerner l'opportunité à développer de nouveaux services open data, à mieux comprendre les données essentielles qui les composent, leur niveau de détail (ou granularité géographique et temporelle), les modes de partage et d'actualisation (fichiers, API, restitutions).

L’ouverture « par défaut » (Loi n° 2016-1321 du 7 octobre 2016 pour une République numérique) de toutes « les données, mises à jour de façon régulière, dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental » reçues ou produites par la collectivité, peut s’accompagner de la mise en oeuvre de recommandations qui visent à privilégier, à prioriser, les données qui sont expressément demandées, en particulier lorsque le volume ou le coût de mise à disposition est important. S’il y a demande, il y aura usage. Et si ces données respectent par ailleurs un standard, leur usage sera d’autant plus efficient.

Une approche itérative, pour une ouverture des données tirée par les usages

Plutôt que de s'appuyer sur un dispositif dont le coût écologique sera plus élevé que sa valeur d'usage, le développement de services open data et l'ouverture de données peut se faire de manière itérative. Cela permet de s'adapter en permanence, et au mieux, aux usages et au contrôle de ses impacts.

A titre d'exemple, la ville de Pirae, Polynésie française, a fait le choix de ne publier que les données standardisées

Viser et entretenir une démarche d'amélioration continue

Ce sujet de la sobriété et de la maîtrise de l'empreinte environnementale du numérique, ainsi que les outils disponibles à la mesure des impacts sont encore émergents. Afin de s'adapter au mieux à des effets non anticipés mais aussi à l'évolution des connaissances et ressources disponibles sur ce sujet, il est indispensable de paramétrer un suivi et des évolutions en fonction du contexte.

Ressources

"L'effet rebond", ressources du Mooc Impacts environnementaux du numérique (INRIA)

Refuser, Réduire, Réutiliser/Réparer, Recycler, Rendre à la terre. Les 5R du numérique du MOOC Impacts environnementaux du numérique (INRIA)

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