Séquence 5
Mettre les données au service de la transition écologique
Description
Si les capacités de production, d'analyse et de traitement des données se sont largement accélérées ces quinze dernières années, on ne peut maintenir ce rythme sans se poser la question des limites, notamment environnementales. Dans cette session nous allons voir comment allier usage des données et protection de l'environnement.
Objectif de la séquence
Permettre aux apprenants de comprendre l'impact environnemental des données d'une part, et la possibilité de les mobiliser au service de la transition écologique d'autre part.
Compétences visées
Comprendre les données, leur fonctionnement et leurs enjeux :
Durée : 25 à 35 minutes
Type d'activité : lecture
Niveau : débutant
Instructions : Lors de cette séquence, il vous sera demandé de lire l'article (3 minutes) tout en cliquant sur les liens qui vous permettront de découvrir plus en détails les travaux présentés (15-20 minutes). Cependant, n'oubliez pas de revenir ici pour compléter l'activité pédagogique !
Mettre les données au service de la transition écologique
Pour un impact environnemental maîtrisé des données ouvertes
Réseaux sociaux, streaming, objets connectés, 5G, dorénavant Intelligence Artificielle...toutes ces pratiques numériques sont ancrées dans notre quotidien et nous en facilitent bien des aspects. Cependant, cela n'est pas sans coût, notamment pour l'environnement, sur lequel le numérique a un impact indéniable.
Le numérique représente aujourd'hui 4% des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) dans le monde, et 2,5% en France, et selon le rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat, ces émissions du numérique pourraient atteindre d'ici à 2040 6,7% des émissions de GES en France. C'est une augmentation significative et nous devons agir !
D'après l'étude menée par l'ADEME et l'Arcep à partir de 2020 sur l'impact du numérique sur l'environnement en France. La part des data dans le total des GES numérique représente entre 4 et 20%, c'est une part non négligeable.
Concernant l'open data, l'Observatoire open data des territoires mené par OpenDataFrance indiquait qu'en 2021 14% des collectivités concernées par la Loi République numérique ont ouvert leurs données à travers près de 300 portails et représentant des dizaines de milliers de jeux de données. Ce chiffre croit chaque jour ! Nous devons penser la sobriété des données.
C'est pour apporter des pistes de solutions qu'OpenDataFrance à lancé en 2022 le projet Green Data. Ce dernier vise à identifier des bonnes pratiques qui aident à réduire l'impact de l'Open Data sur l'environnement. Ces travaux ont donné naissance à un référentiel recensant dix bonnes pratiques, que nous vous proposons de découvrir ci-dessous :
Concernant les données personnelles, la CNIL explique dans son dernier cahier IP Données, empreinte et libertés que le protection et la sécurisation des données personnelles n'est pas contradictoire avec la protection de l'environnement, à condition que des principes de frugalité et d'éco-conception soient mis en oeuvre.
La CNIL rappelle aussi que certains principes du RGPD, bien qu'ils n'aient pas été pensés dans cette optique, font écho à la protection de l'environnement. C'est notamment le cas des principes de finalité, de durée de conservation et de suppression qui sont en levier vers la sobriété de collecte et de stockage et qui imposent une forme d'hygiène numérique, loin de l'abondance du big data.
Enfin, la CNIL propose des actions et des pistes pour rapprocher protection des données et de l'environnement, comme la compression du chiffrement des archives, documentation des bonnes pratiques pour la réparation et le reconditionnement, frugaliser l'IA ou encore engager des processus de concertation citoyennes de l'usage des données pour la transition environnementale.
Les données au service de la transition écologique
Toutefois, si les données sont "un produit" qui impacte significativement l'environnement, c'est aussi une source de connaissance qui peut être mise au service de la transition écologique, notamment par le biais des "données environnementales". Dans son rapport de juillet 2020 intitulé "faire des données environnementales des données d'intérêt général", le Conseil National du Numérique rappelle que celles-ci représentent les principales briques de la connaissance de l'environnement et des crises environnementales et sont, à ce titre, cruciales pour mieux comprendre et anticiper les défis qui nous attendent.
1° L'état des éléments de l'environnement, notamment l'air, l'atmosphère, l'eau, le sol, les terres, les paysages, les sites naturels, les zones côtières ou marines et la diversité biologique, ainsi que les interactions entre ces éléments ;
2° Les décisions, les activités et les facteurs, notamment les substances, l'énergie, le bruit, les rayonnements, les déchets, les émissions, les déversements et autres rejets, susceptibles d'avoir des incidences sur l'état des éléments visés au 1°, ainsi que les décisions et les activités destinées à protéger ces éléments ;
3° L'état de la santé humaine, la sécurité et les conditions de vie des personnes, les constructions et le patrimoine culturel, dans la mesure où ils sont ou peuvent être altérés par des éléments de l'environnement, des décisions, des activités ou des facteurs mentionnés ci-dessus ;
4° Les analyses des coûts et avantages ainsi que les hypothèses économiques utilisées dans le cadre des décisions et activités visées au 2° ;
5° Les rapports établis par les autorités publiques ou pour leur compte sur l'application des dispositions législatives et réglementaires relatives à l'environnement."
Ces données sont réparties en deux catégories : les données environnementales par nature ( ex : les données géographiques) et celles par destination ( ex : les données de consommation d'eau). Dans les deux cas, ces données peuvent être une puissante ressource au service de l'intérêt général en aidant à la conduite des politique publiques, l'information des citoyens, le développement de nouveaux services ainsi la prise de décision et l'évaluation de l'action publique. Cela est d'autant plus vrai lorsqu'on sort d'une logique de l'offre et et que l'on emprunte une logique d'usage des données, comme le rappellent les travaux Data Impact menés par OpenDataFrance.
OpenDataFrance a aussi publié en novembre 2023 une étude sur l'utilisation des données au service de la transition environnementale.
Activité
Pour cette activité, nous allons vous demander de vous rendre sur le portail Dataclic qui permet d'avoir facilement accès à des données locales. Sélectionnez ensuite "Qualité de l'air", puis saisissez le nom ou l'identifiant (code INSEE) de votre commune pour découvrir la qualité de l'air de celle-ci. N'hésitez pas à partager sur le forum vos retours, à la fois concernant l'utilisation de l'outil (facile, simple, complexe, etc.) et les données présentées (conformes à vos attentes, surprenantes, etc.)
Quiz
Pour aller plus loin, découvrez Ecosphère(s), l'outil du ministère de la transition écologique qui facilite l’accès aux données utiles pour accompagner la mise en œuvre des politiques publiques environnementales.
Base "Inventaire des outils d'acculturation aux données - Culture D" + filtre par Compétence "Comprendre les données, leur fonctionnement et leurs enjeux "
Sources et références
Rapport "mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique", Sénat, 2020.
Référentiel Green Data, OpenDataFrance, 2022.
Etude "Evaluation de l'impact environnemental du numérique en France et analyse prospective", ADEME & Arcep, 2022.
Avis "faire des données environnementales des données d'intérêt général", Conseil National du Numérique, 2020.
Cahier Innovation & Prospective "Données, empreinte et libertés", CNIL, 2023.
Data Impact, OpenDataFrance, 2023.
Données & Transition, OpenDataFrance, 2023.
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