1.3 - Production des données environnementales
Dernière mise à jour
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Ci-dessous un schéma (liste non exhaustive !), des acteurs impliqués dans la production et la réutilisation de données environnementales.
Le chantier numérique et données du plan France Nation Verte a permis d'identifier les acteurs et impliqués dans la production de données environnementales ainsi que les enjeux techniques et de gouvernance associés.
INFRASTRUCTURES DE RECHERCHE
En France, un dispositif récent et important de convergence et d’agrégation des portails d'observations a été inauguré en avril 2022 : Gaïa Data. "Infrastructure distribuée de données et services pour l’observation, la modélisation et la compréhension du système Terre, de la biodiversité et de l’environnement."
DATA TERRA qui organise l'accès et les traitements intégrés de données d’observation s'intéressant au système Terre et à leurs interactions. On y retrouve :
THEIA pour les données de surface continentale (agriculture, forêts, occupation des sols ...)
AERIS pour les données d'atmosphère (gaz, aérosols, pollutions, nuages...)
ODATIS pour les données d'océans: (hydrologie, risques littoraux, niveaux, acidification)
FORMATER pour les données dites Terre solide (géologie, géothermie, érosion des sols, sismologie, volcanologie)
CLIMERI FRANCE, l'infrastructure nationale de modélisation du climat.
PNDB (Pôle National Données Biodiversité). qui vise à fédérer les approches de données existantes au sein des infrastructures de recherche sur la "Terre vivante".
Ce dispositif vise à développer et mettre en œuvre une infrastructure/plateforme intégrée de données FAIR et de services distribuées pour l’observation, la modélisation et la compréhension du système terre, de la biodiversité et de l’environnement.
La synergie avec les communautés scientifiques, d'autres laboratoires ainsi que les nombreuses expertises mobilisées, permettent de produire dans ce cas des données de qualité, utiles à la recherche mais aussi, aux acteurs des territoires.
Les ressources humaines et techniques nécessaires aux déploiements d'infrastructures de recherches supposent généralement la coordination et le support d'organisations internationales (notamment pour la France, à l'échelle européenne).
Les données produites à travers ces infrastructures de recherches peuvent être des données produites par exemple :
in-situ à partie d'observations de terrains, ou de capteurs,
d'analyses d'imagerie de données satellitaires.
Au-delà des données produites par les laboratoires et programme de recherche qui convergent dans ces infrastructures, d'autres initiatives permettent de produire de la donnée.
Les sciences dites participatives visent à travers, des outils, des médiations ou encore design, à impliquer les citoyens, collectifs et curieux à contribuer également à la production de données. Les données produites sont alors distribuées plus largement que lorsqu'elles sont produites uniquement dans un cadre de protocole de recherche d'une unité. Soutenue par exemple par le réseau éducation environnement ou encore de la médiation numérique, les démarches de sciences participatives permettent d'apporter confiance et pédagogie dans les données et les enjeux qu'elles traitent.
Pour garantir la qualité, la réutilisation et la pérennité de ces initiatives plusieurs critères doivent être garanti notamment la mise en place et le suivi d'un protocole d'observation, de mesure ou de prélèvement. Mais aussi, la documentation ouverte et la mise à jour des outils et services nécessaires. Ou encore, à travers des principes de gouvernance, de réutilisations, d'accès et d'anonymisation des données et productions.
Ce volet lié aux sciences participatives est aussi à observer à travers le prisme des communs. Dans le sens où il désigne une ressource produite et/ou entretenue collectivement par une communauté d’acteurs hétérogènes, et gouvernée par des règles qui lui assurent son caractère collectif et partagé.
Enfin, les sciences participatives et les outils qu'elles proposent, ne peuvent entièrement se substituer aux données produites par les institutions et infrastructures de recherche ou encore des sociétés privés spécialisées. En effet, ces outils se doivent d'être à bas coût, accessibles, facilement manipulables et compréhensibles. Cependant, ils permettent de valider des données produites par ailleurs, de confirmer des tendances mais surtout, de participer à la prise de conscience du plus grand nombre à ces enjeux environnementaux.
Ce que l’on peut mesurer : niveau et débit des cours d’eau. Au-delà de la qualité des eaux de surface, les enjeux de stress hydrique, de répartition des usages de l’eau et les mesures de restrictions impactent de nombreux territoires.
Exemple de démarche : En quête d’eau est un programme de sciences participatives qui vise à améliorer la connaissance de l’écoulement de nos cours d’eau https://enquetedeau.eaufrance.fr/
Ce que l’on peut mesurer : qualité de l’eau, niveau des nappes, (concentration en nitrates, phosphates, plomb, turbidité, métaux lourds, pollutions bactériennes...)
Exemple de démarche : La Pagaie Sauvage est un réseau de partage de connaissance et de mesures citoyennes des microplastiques en eaux douces http://lapagaiesauvage.org/
Ce que l’on peut mesurer : évolution du climat, qualité de l’air intérieur et extérieur, (température, hydrométrie, polluants atmosphériques, pollens, vents...) Exemple de démarche : Ambassad’air propose depuis 2016 à des habitants de s’informer sur la qualité de l’air via la mise à disposition de capteurs et la rencontre avec des experts. https://mce-info.org/ambassadair-cest-quoi/ Sensor.Community est un réseau global de détecteurs mis en œuvre par des contributeurs bénévoles pour créer des données relatives à la qualité de l'air (température, humidité, particules fines, C02, NO3, ...)
Plantnet
PlantNet une application mobile qui aide à l'identification et à l'inventaire de plantes et arbres. Les observations les plus fiables de Pl@ntNet sont désormais intégrées à la base de données internationale du GBIF. Le GBIF—Global Biodiversity Information Facility (en français, Système mondial d’information sur la biodiversité)—est un réseau international et une infrastructure de recherche financés par les gouvernements mondiaux ayant pour but de fournir à tous et partout un accès libre aux données sur toutes les formes de vie sur Terre.
NaturaList est une application mobile qui facilite la production distribuée de données ornithologiques. NaturaList est notamment recommandée par la LPO et l’EBCC (European Bird Census Council) pour un usage dans le cadre des enquêtes et suivis nationaux ou internationaux.
Pour aller plus loin, nous vous recommandons aussi les travaux et outils proposés par tela-botanica et vigienature.
Développer confiance et pédagogie dans les données produites et les enjeux du changement climatique et de la transition écologique à travers les sciences participatives, quelques exemples.
Quelques exemples et initiatives inspirantes.
Un Atlas de la biodiversité communale est un inventaire des milieux et espèces présents sur un territoire donné. Il implique l'ensemble des acteurs d'une commune (élus, citoyens, associations, entreprises,....) en faveur de la préservation du patrimoine naturel. La réalisation de cet inventaire permet de cartographier les enjeux de biodiversité à l'échelle de ce territoire.
Plus qu'un simple inventaire naturaliste, un ABC est donc un outil d’information et d’aide à la décision pour les collectivités, qui facilite l'intégration des enjeux de biodiversité dans leurs démarches d'aménagement et de gestion.
Afin de répondre aux objectifs visés, l'atlas de la biodiversité communale donne lieu à la production de trois types de rendus :
la réalisation d’inventaires naturalistes de terrain au cours desquels sont produites des données d’observation et de suivi d’espèces et/ou d’habitats,
la production de cartographie d’enjeux de biodiversité qui pourront être intégrés dans les projets d’aménagement et de valorisation du territoire,
la production de publications, rapports ou annexes relatives à la mise en œuvre de l’ABC et des perspectives qui en découlent.
Source : https://www.ofb.gouv.fr/les-atlas-de-la-biodiversite-communale
Pour caractériser les environnements sonores urbains de la manière la plus précise possible, le projet CENSE, animé par le Cerema, Wi6Labs, Université Gustave Eiffel, CNRS, combine plusieurs approches méthodologiques complémentaires :
Le recensement des sources de bruit principales puis la modélisation numérique de la propagation du son en milieu bâti à l’aide de nouveaux outils de prévision développés dans le cadre du projet.
Le suivi dans le temps des niveaux sonores sur une étendue spatiale importante de centre urbain à travers
Les habitants de Lorient peuvent aussi effectuer eux-mêmes des relevés de leur environnement sonore à l'aide d'une application NoiseCapture. Les utilisateurs peuvent ainsi mesurer, commenter et partager leurs environnements sonores. Chaque mesure de bruit est combinée avec sa trace GPS afin que le résultat puisse être affiché dans une carte interactive.
Source : https://www.cerema.fr/fr/actualites/caracteriser-environnements-sonores-urbains-cartographies