1.2 - Définitions et organisation des données environnementales
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Pour nos territoires, la nature nous offre de nombreux services souvent mal valorisés.
Des services de régulation : perméabilité des sols par l’occupation végétale, régulation de l’air et des températures grâce aux feuillages, régulation du changement climatique grâce à l’absorption du Co2, régulation des nuisibles grâce à des prédateurs naturels, etc…
Des services d’approvisionnement : agriculture, pêche, bois, énergie, ressources naturelles, pollinisation, etc… autant d’éléments produits par la nature que nous utilisons au quotidien
Des services culturels : sports, loisirs, éducation à la nature, bien être, tourisme ...
Dans ce modèle de 2009, 9 limites planétaires identifiées que l'humanité ne doit franchir au risque de compromettre son existence, 6 sont à ce jour dépassées. En février 2022, les chercheurs du Stockholm Résilience Center ont enfin pu quantifier la pollution chimique: pollutions de l'air, de l'eau des sols par l'industrie chimique et notamment le plastique.
Au-delà du réchauffement climatique, d’autres facteurs sont à prendre en compte pour témoigner de la qualité de nos environnements et milieux. Celui de la biodiversité (souvent oublié), le cycle du phosphore et de l’azote, l’acidification des océans…
Les données environnementales concernent les données qualitatives (géolocalisation, taxons...) et quantitatives (inventaires) associées au vivant et aux phénomènes naturels. Elles participent à produire une connaissance fine du territoire, de comprendre ses écosystèmes, ses dynamiques, ses capacités et limites.
Les données environnementales offrent un regard sur les territoires à travers 3 types d'indicateurs :
Indicateurs d'état
A un instant T, données se référant à des valeurs réglementaires, capacités, ressources et limites d’un territoire.
qualité de l’eau, de l’air, des sols, inventaires …
Indicateurs de pression
Impact sur la qualité des écosystèmes, causes d'altération écologique liées aux activités humaines.
occupation et artificialisation des sols, risques et pollutions industrielles …
Indicateurs de réponse
Evaluer l'avancement et les effets des mesures prises pour rendre les pressions sur le milieu acceptable.
politique de préservation ou de restauration d’espaces …
A des fins de synthèses, nous proposons de regrouper les données environnementales en 3 catégories. Chacune de ces catégories s'intéressent à une ou plusieurs sphères.
A . environnements et milieux, B. biodiversité, C. anthropocènes et flux produits.
HYDROSPHÈRE
Qualité et la quantité d'eau (concentration en nitrates, phosphates, plomb, turbidité...), acidification des océans, le suivi des sécheresses ou de la salinisation des nappes.
Ces données sont liées à l'observation et l'inventaire des populations d'espèces (faune, flore, fonge), à leur évolution, leur concentration, à leur habitats et leurs migrations. Au-delà de témoigner de la diversité des espèces présentes sur un territoire, elles s'intéressent aussi à leur organisation, leurs interactions et la répartition des écosystèmes.
En France, les données liées à la biodiversité sont organisées ainsi:
Le SINP (Système d'Information sur la Nature et les Paysages) est le principal fournisseur de données de l'Observatoire de la Biodiversité. Il a été créé en 2005 dans l'esprit de la convention d'Aarhus et de la directive Inspire.
Il est porté par le Ministère de la Transition écologique et solidaire et s'appuie sur un réseau d'acteurs au niveau régional.
L'inventaire national du patrimoine naturel (INPN) assure la gestion et la diffusion des données de référence "géodiversité et biodiversité" du SINP. Le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) assure la responsabilité scientifique des inventaires menés dans ce cadre.
Il permet d'alimenter au niveau international l'accès aux données à travers le GBIF (Global Biodiversity Information Facility).
A noter qu'en 2021 a été inauguré le Système d'inventaire biodiversité (SIB) qui a pour objectif d'assurer la qualité, la cohérence, le partage, l'analyse et la diffusion des données relatives à la biodiversité. Il vise à fédérer les données issues de 31 politiques publiques comme celles de l’inventaire national du patrimoine naturel (INPN), celles relatives aux évaluations environnementales, à la compensation aux atteintes à la biodiversité, ou encore à la gestion adaptative des espèces.
En savoir plus sur le rôle et les missions du SIB : https://naturefrance.fr/systeme-information-biodiversite
Ces données regroupe l'ensemble des indicateurs et statistiques relatives à l'anthropocène (à l'activité humaine et son impact sur son environnement) :
alimentation (pratiques agricoles, distributions, productions et besoins...)
mobilités (infrastructures, capacité des réseaux, fréquentations...)
gestion des déchets (infrastructures, circuits, quantité ...)
des énergies et ressources naturelles (électricité, bois, consommation vs. besoin, infrastructures ...)
données liées aux bruits, aux rayonnements ...
Les données relatives aux politiques environnementales au sein de l'UE et aux politiques ou activités qui peuvent avoir un impact sur l’environnement, sont régies par la directive INSPIRE.
Cette directive vise plusieurs obligations pour les producteurs de données environnementales et données géographiques notamment pour garantir l’interopérabilité et la faciliter la découvrabilité des données produites.
34 thèmes sont proposés et organisés selon 3 annexes. Chaque thème dispose d'un guide technique spécifique.
1. Référentiels de coordonnées
Systèmes de référencement unique des informations géographiques dans l'espace sous forme d'une série de coordonnées (x, y, z) et/ou la latitude et la longitude et l'altitude, en se fondant sur un point géodésique horizontal et vertical.
2. Systèmes de maillage géographique
Grille multi-résolution harmonisée avec un point d'origine commun et une localisation ainsi qu'une taille des cellules harmonisées.
3. Dénominations géographiques
Noms de zones, de régions, de localités, de grandes villes, de banlieues, de villes moyennes ou d'implantations, ou tout autre élément géographique ou topographique d'intérêt public ou historique
Unités d'administration séparées par des limites administratives et délimitant les zones dans lesquelles les États membres détiennent et/ou exercent leurs compétences, aux fins de l'administration locale, régionale et nationale.
Localisation des propriétés fondée sur les identifiants des adresses, habituellement le nom de la rue, le numéro de la maison et le code postal.
Zones définies par les registres cadastraux ou équivalents.
Réseaux routier, ferroviaire, aérien et navigable ainsi que les infrastructures associées. Sont également incluses les correspondances entre les différents réseaux, ainsi que le réseau transeuropéen de transport tel que défini dans la décision no 1692/96/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 juillet 1996 sur les orientations communautaires pour le développement du réseau transeuropéen de transport et les révisions futures de cette décision.
Éléments hydrographiques, y compris les zones maritimes ainsi que toutes les autres masses d'eau et les éléments qui y sont liés, y compris les bassins et sous-bassins hydrographiques. Conformes, le cas échéant, aux définitions établies par la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau et sous forme de réseaux.
Zone désignée ou gérée dans un cadre législatif international, communautaire ou national en vue d'atteindre des objectifs spécifiques de conservation.
Regroupé par catégories, la directive INSPIRE adresse les données relatives à l'environnement (air/eau/sol), ) à la biodiversité, au logement, à l'énergie, au transport, aux déchets, à l'alimentation, à l'aménagement.
Pour aller plus loin, voir : La directive Inspire pour les néophytes via http://formations-geomatiques.developpement-durable.gouv.fr/MIG/directive_inspire_neophytes/co/00_themes_Inspire.html (licence ouverte Etalab)