Source : OpenDataFrance - Licence : CC-BY-SA
Version : v2.0, date : juillet 2022
Il n’y a pas une feuille de route unique pour engager une démarche d’ouverture de données au sein d’une collectivité ou d’une organisation. Les cheminements suivis ne sont jamais identiques et dépendront du contexte : organisation, forces en présence, stratégie institutionnelle...
Une constante incontournable reste l'engagement des politiques et des décideurs dans le processus. En ce sens, si la loi pour une République numérique introduit l’ouverture “par défaut” des données administratives déjà disponibles au format électronique, une délibération de principe prise par l’instance délibérante semble indispensable pour acter la démarche.
Les grandes étapes sont ensuite de déterminer la gouvernance de cette politique d'ouverture en répondant aux questions : quoi (inventaire des données et choix d'ouverture), qui (instances stratégiques et opérationnelles), où (sur quelle plate-forme de données, en privilégiant les démarches de mutualisation) et comment (licence retenue, fréquence de mise à jour…).
Avant toute démarche il apparaît incontournable de consulter les élus, les décideurs, les directions et services et éventuellement la société civile (représentants, réutilisateurs potentiels…). Cela afin de lister les attentes de l’institution dont découle une éventuelle stratégie open data. Cette phase reste consultative. Elle gagne à être animée avec des techniques issues de l'intelligence collective.
Au sein de l’organisation, il sera également nécessaire d'initier la démarche en mode projet (gouvernance, moyens, calendrier prévisionnel…). Notamment en nommant un élu référent (soutien et légitimité de la démarche), un chef de projet (facilitateur, animateur et communicant), un éventuel comité de pilotage (pour prendre les décisions et diffuser largement l'information au sein de la collectivité) et des éventuels référents par direction ou service (pour décentraliser la démarche et impliquer les métiers).
Il est également important de s’entourer de différentes compétences au sein de la culture des données : CIL/DPO, PRADA, informaticien, géographe, documentaliste, archiviste. Ils constituent des atouts incontournables à ce type de projet, apportant chacun des expertises dans la chaîne de valeurs.
Selon la nature du projet, d'autres expertises peuvent être sollicitées : conduite au changement, animation et concertation, communication et éditorialisation, datavisualisation...
Présenter pourquoi la collectivité engage une démarche d’ouverture de données, préciser son ambition première (Transparence de l’action publique ? Innovation ? Développement économique ? Bien vivre ensemble ?...), spécifier la plateforme de données retenue pour la publication, présenter son organisation en mode projet, préciser la/les licences retenues…
Définir le périmètre des données publiques à ouvrir pour la première mise en ligne. Un simple tableur permet de recenser les jeux de données identifiés comme "ouvrables". On s'attachera à décrire chaque jeu de données aussi précisément que possible, en produisant les métadonnées associées : titre, descriptif, propriétaire, date de création, date de mise à jour, format, licence choisie, contact référent, contient un (ou plusieurs) risque juridique (des données à caractère personnel, des secrets, touche à la sécurité informatique…), remarques...
Pour identifier les premiers jeux de données la collectivité pourra s'intéresser aux données de référence, aux données associées à ses compétences, au Socle Commun des Données Locales, aux recommandations d'Opendata France et surtout au dialogue avec les directions et services pour recenser l'existant.
Pour être compréhensibles et utiles à tous, les producteurs de données vont opérer plus ou moins d’interventions sur les données : les rendre intelligibles pour des personnes extérieurs, supprimer les doublons, s’approcher des standards de publication, géolocaliser les données, anonymiser éventuellement le fichier, documenter les données...
OpenDataFrance propose des outils de validation des données comme Validata.
Une fois recensés, les jeux de données peuvent être publiés directement sur le site web de la collectivité avec le répertoire des documents administratifs (dont le catalogue des données publiées). La publication sur une plate-forme de données permet une gestion plus fine pour la production de données (gestion des versions, du téléchargement, des statistiques, mise en place d’API...). Cette forme de publication apporte aussi des fonctionnalités avancées pour les réutilisateurs (géolocalisation, recherche par métadonnées, déclaration des usages, datavisualisations). L’objectif d’une plate-forme est de développer la visibilité et d’éditorialiser les données publiées.
Il est important, dans cette phase, d'avoir une démarche centrée "réutilisateurs" afin de mettre à disposition les fonctionnalités pertinentes pour favoriser la réutilisation des données. Cela passe notamment par de l'éditorialisation, des vues ou métadonnées sur le contenu, des facilités de téléchargement, la mise en place d'API, voire des Datavisualisations.
A minima, la collectivité devrait recenser systématiquement ses données sur http://www.data.gouv.fr/fr/ ou sur une plate-forme locale.
L’animation et la médiation aux données doit constituer un axe fort de la démarche. La constitution et l’animation d’une communauté de réutilisateurs existants et potentiels, internes (les directions métiers) et externes, reste l’un des meilleurs moyen pour développer les usages. Il convient d’acculturer les agents, les citoyens, les associations et les entreprises aux données. Cet axe de la démarche participe très directement à la transformation numérique du territoire concerné.
Le Laboratoire de la valorisation des données publiques en Occitanie, OpenDataLab, propose un test d’une liste de 48 prérequis pour se lancer dans une démarche d’ouverture des données (http://www.opendatalab.fr/images/Tableurs/Check-list-prerequis-V1.xlsx)
OpenDataLab propose une variante de six étapes pour initier une démarche d’ouverture des données :